Avant que nous nous évadions de nos boulots respectifs cet été, nos collègues nous ont offert un séjour dans un site naturel : la biosphère de Sian Ka’an. Après 1 mois 1/2 au Mexique, nous y sommes ‘enfin’ allés. Plus d’invasion d’algues rouges (sargasses), pas de cyclone, une possibilité de weekend de 3 jours, tout était aligné pour un beau week-end.
Digression sur les fêtes d’anniversaire à Mérida
Nous avons retardé notre départ initialement prévu vendredi 14H juste après les cours car Aimée était invitée à son 1er anniversaire par une copine de basket, et Timothée était en sortie scolaire à des cénotes près de Valladolid. Peut-être aurions-nous réfléchi à 2 fois avant de changer nos locations si nous avions su que l’anniversaire était dans un Carl’s Jr, et qu’il durait 5h (on est resté que 2H), avec burgers, nuggets, frites et sodas à volonté.
Aimée est revenue ravie “un fast food, mais de qualité, quand est-ce qu’on y retourne ?“. Les parents accompagnateurs doivent rester (sans être obligé de manger les burgers, même si ça a un peu étonné). Benjamin s’est dévoué et a pu faire un petit cours d’espagnol de 2h avec les mamans des copines.
Presqu’île de Sian Ka’an
Bref, nous sommes partis samedi matin, direction Sian Ka’an, une biosphère préservée de la péninsule du Yucatan, dans l’état du Qintana Roo. Plus précisément, nous nous sommes rendus dans cette biosphère sur la presqu’île de Punta Allen, au sud de Tulum.
If you see this after your page is loaded completely, leafletJS files are missing.
Il s’agit d’une très longue bande de terre, de 50 km de long pour 50 m de large, avec d’un côté la mer des caraïbes et de l’autre, une grande lagune.
Sian Ka’an signifie en Maya “porte du ciel”. En effet, là bas, tout est bleu turquoise, la mer et la lagune se fondent avec le ciel.
L’approche : Tulum
Avant d’arriver sur la presqu’île (ainsi qu’au retour), nous avons fait une petite pause sur les plages de Tulum. Zone très prisée des vacanciers américains aisés. Au Mexique, ou en tous les cas dans notre région, la privatisation de la plage n’est pas autorisée. Par contre il peut s’avérer difficile de trouver une passage entre les restaurants et hôtels luxueux ! Heureusement, une fois passés, effectivement, les plages sont superbe et la mer des caraïbes est réellement bien plus belle que celle du golf du Mexique : implacablement transparente, avec un sable fin blanc-rosé.
Tulum est initialement une ville Maya qui a 2 particularités : être en front de mer et au sommet d’une falaise (l’unique de la péninsule… ou presque). Nous ne sommes pas allé visité le site, mais avons pu l’admirer depuis la mer.
Accéder à la presqu’île… une aventure
Nous avions réservé pour nos 3 jours des cabanes au milieu de la presqu’île, soit à 20 km de l’entrée de la réserve naturelle. 20km = 2h de piste ! C’était prévu, néanmoins, un peu long, surtout pour le dos.
Pour compléter l’aventure, au passage d’un pont (donc… techniquement il s’agirait d’une île et non d’une presqu’île ?), nous avons aperçu un énorme crocodile nageant vivement le long des palétuviers.
Dharma – les cabanes paillotes
Les enfants étaient prévenus que notre gite serait rustique, ne sachant pas trop à quoi nous en tenir (pas sûr qu’il y ait même des portes), nous les avions préparés à dormir dans un hamac au milieu des cocotiers. Finalement ils ont trouvé que nous avions choisi un hôtel de luxe : cabanes sur pilotis la plage avec des portes et même des douches dans les “cabanes”.
C’était effectivement rustique, et plus “rasta” que familial, mais l’hôte a pris soin de nous et nous avions à disposition la cuisine, la terrasse, les kayaks, … et des noix de cocos à volonté, coupées par ses soins, à la machète !
Jusqu’à la fin du siècle dernier l’exploitation de la coco était une activité quasi industrielle de la presqu’île, mais vaincus par une maladie, tous les cocotiers sont morts et ont dû être remplacés par une autre espèce, venant d’Asie. Celle-ci a bien pris, mais les cocos sont plus petites et ne sont plus rentables pour le commerce de gros.
Reste que nous avons pu boire de l’eau de coco et manger des cocos à volonté pendant 3 jours. Heureusement d’ailleurs comme le 1er point de vente de nourriture, assez spartiate, était à plus de 2h de “route”.
Une dernier luxe de ce logement rustique : une nuit absolument noire, pour admirer (dès 19H30) un ciel étoilé barré d’une magnifique voix lactée… les enfants ont adoré et allaient s’allonger sur des transats de plage dès la fin du diner pour admirer.
Dans les sargasses, le plastique…
Magnifique endroit, au milieu d’un parc naturel, parfait ? Malheureusement, double peine : l’ouragan au large de la semaine précédente a ramené les sargasses (on en parlera une autre fois : algues rouges invasives) qui étaient enfin parties il y a 15 jours, et avec elles, piégées, des milliers de morceaux de plastiques de toutes les couleurs et toutes les formes. Impossible de se baigner depuis la plage… mais ça a eu une très bonne vertu : suite à 1h de ramassage, nous connaissons parfaitement la priorité à donner pour le recyclage (ou plutôt la nécessité d’interdiction) du plastique.
#1 de très loin : les bouchons de bouteille, en parfait état, par centaines, puis les bouteilles en plastiques. Ca simplifie l’interdiction nécessaire. Puis viennent les couverts en plastiques, et les tongs et semelles de chaussures (on a même trouvé des chaussures d’escalade…)… toute la plage côté caraïbe du parc naturelle était jonchée de ces plastiques
Tour en bateau de la biosphère
Passé cette séance pédagogique pour toute la famille, ainsi qu’une bonne nuit au calme avec pour seule musique le ressac de la mer, et le bruit du vent dans les palmiers, nous sommes partis à la journée pour un tour guidé en bâteau, de la biosphère : moitié lagune (oiseaux et dauphins), moitié mer des caraïbes (coraux, poissons exotiques et tortues). Contrairement à Bacalar, il n’y avait pas possibilité de prendre de voilier : seuls les pêcheurs du village sont autorisés à faire ces tours. De plus, les distances sont très longues (nous avons fait plus de 60km). Le calme en voilier est très agréable, là c’était la vitesse et le vent qui étaient sympas !
Une très belle expérience, pilotée par la coopérative de Punta Allen, et guidé par un amoureux de la nature, franco-mexicain.
Côté Lagune, le long d’une immense mangrove (piège à CO2 parfait), nous avons passé un long moment à découvrir les nombreux oiseaux marins, connaître leurs spécificités et mieux connaitre l’écosystème de la mangrove, avant d’aller admirer les dauphins qui dansaient dans l’eau.
Côté mer des caraïbes, nous sommes allés faire un tour de snorkling au dessus de la 2ème plus grande barrière de corail au monde, à se croire dans un aquarium. Génial mais un peu trop court ! Nous y serions bien restés 2 heures ! Nous y sommes retournés en solo le lendemain depuis notre paillote. A noter que notre crème solaire ecolo-certifiée-par-la-marque n’a pas passé les critères de notre guide… Pas possible de se fier aux logos, il faut bien regarder la constitution. Heureusement que nous avions des lycras pour nous protéger du soleil tropical !
Finalement, nous avons croisé la route de 2 tortues de mer, énormes : plus d’1m de diamètre. Ce coup-ci, c’était dommage de ne pas être en voilier (ou de les avoir vues, en kayak le lendemain) car elles sont peureuses et nous pouvions les effrayer. Il y a énormément de tortues dans la région, qui viennent pondre sur les plages et qui y vivent à l’année en broutant l’herbe de mer. Elles remontent à la surface pour respirer toutes les 2 minutes environ.
Nous avons aussi pu nager plus tranquillement dans une zone sans fond ni coraux mais absolument transparente. “La piscine naturelle”.
Pour finir, nous avons profité de la plage de Punta Allen, encore bien plus au Sud que notre gite avant de rentrer en bateau par la lagune.
Retour en traversant la presqu’île pour rejoindre la lagune et le port de pêche de Punta Allen.
Tour de Kayak
Depuis notre paillote, nous pouvions rejoindre la barrière de corail, à 1km au large. Nous y sommes donc retournés, armés de 2 kayaks doubles. Mais nous avions commis une erreur : pour partir avant que le soleil ne soit trop fort (sans crème solaire pour ne pas déranger les coraux), les enfants étaient presqu’à jeun : quelques fruits et hop à l’eau…. et bien nous avons appris que des ados sans le ventre plein sont incapables de pagayer ou même de se laisser flotter dans l’eau. Ce qui est bien, c’est que nous étions nous incités à rester la tête sous l’eau pour ne pas entendre les “j’ai faim, j’ai mal au ventre” (parents indignes !). C’était tout de même super sympa de faire cette petite sortie et nous avons revu plus tranquillement les coraux, algues et poissons multicolores de la veille.
Du repos
Finalement c’était une superbe excursion, pleine de nature mais aussi de repos (construction de cabanes, dessin, jeux de sable), et les enfants sont revenus totalement requinqués, prêts à retourner à l’école. Ils se sont même levés à 6h le lendemain matin bien plus facilement que les semaines passées.
Super reportage et magnifique photos , ça fait envie .bisous à tous