Comment se déplacer à Merida? en vélo!

En décidant de s’installer pour 4 mois dans une ville, avec l’intention de rayonner depuis là-bas nous pensions avoir besoin d’une voiture. Finalement nous avons opté pour le vélo au quotidien, et bus ou location de voiture le weekend.

Le vélo, une reine déchue

Dans le Yucatan, le vélo fut roi. Il y a même au Grand Musée du Monde Maya, une exposition temporaire relatant la belle époque du cyclisme et comment le vélo a été pendant des années le moyen de locomotion de prédilection de chacun.

l’évolution du vélo au siècle dernier
en noir et blanc, photo de famille fière de son vélo

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le 1er solex ?

Beaucoup de commerçants font encore des tournées dans la ville armés de vélos et de tricycles, dont les glaciers, tous les jours en fin de matinée et sortie d’école, et les boulangers en fin d’après midi.

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Mais aujourd’hui malheureusement le vélo a été presque partout remplacé par des engins motorisés : tricycles à moteur (les tuk-tuk locaux) dans les petits villages ou la banlieue de Mérida et voitures personnelles.

En plus de la voiture personnelle, il est très courant de se déplacer en Bus (1 à 2€ pour des trajets de 1H), en Colectivo (taxi-van collectif qui sillonnent les rues, trajets courts pour 50c) ou Didi (le Uber chinois pour rester en ville) avec lequel on traverse la ville pour 3-4 euros.

Colectivo

Malheureusement ce retournement de tendance s’est accompagné d’un réel mépris pour les gens à vélo. Il faut une concentration maximale quand on roule à vélo car, non seulement il n’y a aucun respect de priorité lorsqu’on est à vélo, mais très clairement, les voitures accélèrent lorsqu’elles voient qu’on s’engage pour traverser. Au début je pensais à un mauvais hasard, mais non, il y a belle et bien une intention si ce n’est de nous écraser, de nous signaler vivement que le vélo est indésirable, au risque de nous renverser si nous ne dégageons pas la piste…

Une nouvelle ère en gestation

Heureusement, la mairie de Mérida n’a pas à rougir vis à vis d’Anne Hidalgo. Le code de la route prévoit le respect des vélos, et elle le fait appliquer dans les zones où il y a des policiers : sortie d’école, monument à la patrie (les 2 endroits que nous fréquentons le plus).

De belles pistes cyclables protégées sont développées dans la ville depuis le Covid (un aspect positif !). Il n’y a plus qu’à faire (très) attention aux intersections sur certains trajet, dont 95% de notre trajet maison – école.

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piste cyclable de retour du stade (et l’école est en rose sur la gauche)

Nous avons aussi découvert une association de militantisme pour les déplacements en vélo, CicloTurixes, qui se réunit tous les mercredis soirs devant la fenêtre de la chambre de Timothée (!!) : du on leur pardonne leur usage du haut-parleur après 21H. Ils vont chaque semaine faire un grand tour de 2h dans Mérida prêcher, à coup de pédale, la bonne parole du cycliste urbain.

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manifestation hebdomadaire de l’association CicloTurixes (au fond à droite, fenêtre de la chambre de Tim)

Finalement, tous les Dimanches matins, et une fois par mois le samedi soir, des rues du centre ville-étendu sont interdites aux voitures et consacrées aux vélos : la Biciruta.

Biciruta

C’est une très belle surprise de Mérida, et nous avons la chance d’habiter en plein centre, avec la biciruta qui passe juste à côté de chez nous. Lorsque nous sommes sur place le dimanche, nous ne manquons pas d’aller y faire un tour, pour profiter de l’ambiance et de la magnifique promenade, libre de toute menace motorisée, et autre pollution de bus. Il faut tout de même faire bien attention car les vélos sont loués sans freins (freinage par rétropédalage), sans sonnette et sans test de conduite… conduite qui se révèle être souvent incertaine, d’autant lorsque l’apprenti cycliste tente de faire des selfies d’une main.

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biciruta, passage de Montejo
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la biciruta, Paseo de Montejo, juste devant chez nous
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biciruta, quartier de la Ermita, au sud du centre
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tout le monde profite de la biciruta (photo prise par Aimée)

Et finalement comment faisons nous ?

Mérida a beau avoir 1M d’habitant, c’est tout de même une petite ville avec un centre vilo aux distances très accessibles : “el Centro” étendu fait 5km x 5km, et nous habitons au centre. De plus, comme dans tout le Yucatan, il y a 0 mètre de dénivelé ! La petite difficulté reste la chaleur, mais il fait finalement meilleur en vélo, avec un petit vent, qu’à pied.

Nous avons fini par adopter 3 engins après de nombreuses recherches de vélos d’occasion et des cours d’espagnol par la pratique : Benjamin est allé dans une 20aine de magasins pour trouver les bons vélos ainsi que les différentes pièces : rallonge de selle (la taille des vélo s’arrête à 1m70), siège enfant, protection de câble, sonnette, clefs et autres tournevis…

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2 vélos simples mais ‘stylés’ diraient les enfants, dont 1 avec siège enfant
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un triciclo, pour emener les ‘petits’ à l’école, chargés de leurs cartables

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sortie d’école : facile, papa pédale !

De plus, un bel avantage du ‘mépris’ envers les vélos, c’est qu’il n’y a pas de marché du vélo de seconde main (d’ailleurs pour ça qu’on a fini par en acheter des neufs), et donc… pas de vol de vélo. Les cadenas les plus costauds qu’on a trouvés feraient bien rire tout parisien, mais ici personne n’en utilise de plus costauds.

Résultat, nous faisons tous les trajets maison-école, maison-stade / cours de basket, courses… en vélo, plus les promenades… et les enfants sont super contents.

Par contre, en cas d’intempérie (très fréquentes les après-midi en septembre notamment, saison des pluies), le kayak serait plus adapté que le vélo !

retour du stade avec les garçons sur le triciclo-bâteau

Promis pas d’accident !!

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