La vallée de l’Elqui

Toujours plus au Nord, ça y est, nous avons passé la latitude de Santiago et nous avançons vers les contrées plus sèches.

Nous sommes toujours dans les zones de prédilection pour les vacances d’été des Chiliens. Après la côte de Valparaiso, nous rentrons dans les terres, dans la vallée fertile de l’Elqui. Cette vallée se termine au niveau de la ville balnéaire de La Serena, et remonte jusque dans les montagnes à 5000m à la frontière Argentine, en passant par le pueblo de Vicuña.

Le désert et le changement climatique

Autour de la vallée, c’est le désert. Des centaines de kilomètres arides, sans autre végétation que des minuscules buissons secs. Quel contraste avec le fond du vallon verdoyant ! Tout en remontant la vallée nous pouvons voir les flancs des montagnes comme éclaboussés par la chlorophylle. Ce sont les plantations fruitières arrosées par les canalisations, aussi haut que les pompes permettent de remonter.

Ces irrigations ne sont pas sans impact sur le maigre ruisseau qui coule au fond de la vallée et l’immense barrage au 2/3 vide. Nous sommes certes en toute fin d’été, mais les pancartes et tags de protestation ça et là nous font comprendre que la situation est sérieuse. D’autant que le Chili est fortement frappé par le changement climatique.

Les Chiliens sont sans doutes plus sensibles que la majorité des autres pays aux catastrophes naturelles, vivant sous la menace de tsunamis, tremblements de terre catastrophiques, irruption de leurs centaines de volcans. Néanmoins, nous avons été frappés par la perception indéniable et tangible que chacun a ici du dérèglement climatique. Concrètement, le Chili a perdu un tiers des ses ressources en eau en seulement 1/4 de siècle et la Patagonie se réchauffe de manière significative avec le recul accéléré de tous ses glaciers. La région viticole du centre a dû se mettre à arroser à cause des excès de chaleur, ce qu’elle ne faisait pas auparavant, et à Vicuña cela se traduit par un besoin plus fort en irrigation et une baisse d’autant plus accélérée du niveau d’eau dans les rivières.

Oasis et paradis du fruit

Aujourd’hui, la vallée de l’Elqui est encore un oasis de verdure où les Chiliens aiment à venir se rafraîchir en campant en bord de ruisseau et en profitant des excellents fruits gorgés de soleil. Nos hôtes de Valdivia étaient par exemple en vacances à la Serena lorsqu’ils nous on confié leur maison à garder, et ils étaient revenus les bras chargés de fruits secs et bocaux de papayita au sirop, des délicieuses petites papayes qui ont réconcilié les enfants avec ce fruit.

Les différents villages de la vallée

C’est par exemple la capitale et le berceau du Pisco, fait à base de raisin, la boisson nationale du Chili… bu souvent en cocktail avec du coca cola ! (le “piscola”).

Nous avons d’ailleurs fait une petite visite d’un des lieux historiques du Pisco, un petit site de production artisanale avec alambique au feu de bois et procédés manuels. Visite très intéressante même si nous n’avons pas réussi à comparer les 5 différents piscos proposés en fin de tour : 1 seul verre vous fait tourner la tête !

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Camping étoilé

A Elqui, on y fait du camping : en plein air et donc, sous les étoiles !

L’autre intérêt de cette vallée ce sont ses ciels fameux et officiellement protégés. Ici la police veille, pas de lampadaire inutile et si vous avez une lumière extérieure elle doit être bien réglée. C’est en effet une zone totalement sèche et quasi sans nuage, et de nombreux observatoires se sont installés sur les flancs des montagnes.

Étant seuls dans notre camping (à part 2 grands lévriers qui se faisaient des courses de relais avec nos chaussures pendant la nuit puis jouaient à cache-cache avec le matin), nous avons pu profiter du ciel magnifique depuis notre tente et expérimenter les prises de photo de nuit.

Au camping, la journée, on n’oublie pas l’école ! D’autant plus facile avec toutes les tables à notre disposition. C’était comme si on avait 3 salles de classes : CE2, 6ème et 4ème.

Les classes à disposition
Non ce n’est pas pour punir les écoliers qui ne travaillent pas assidument. Mais je peux vous dire que quand ça transperce une semelle de chaussure et dépasse de 1cm, ça ne fait pas du bien à la plante des pieds !

La Serena

Quelques jours plus tard, après l’anniversaire d’Aimée, nous sommes revenus sur nos pas, à La Serena. Nous n’attendions pas beaucoup de cette ville et nous avons été heureusement surpris, c’est la première ville au Chili où nous avons ressenti l’Amérique du Sud, et un charme hispanique agréable.

Footing familial

Nous comprenons très bien pourquoi les Chiliens aiment venir ici pour l’été. En espérant que le réchauffement climatique n’assèche pas toute la vallée…

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