Punta Arenas – Les manchots du bout du monde

Un petit saut dans l’hémisphère sud. Tant qu’à faire autant aller jusqu’à la pointe Sud. La grande ville la plus australe, selon les Chiliens, est Punta Arenas.

drôle d’impression de se savoir ‘tout là bas’

Port William, au Chili pourrait prétendre à ce titre, mais ce n’est vraiment qu’un petit village non relié au continent. Les argentins par contre eux mettent en avant la fameuse ville d’Ushuaia, où nous nous rendrons aussi pour ne pas faire de jaloux [lien à venir sur blog post].

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panneaux sympathiques pointant vers la ville de celui qui veut bien installer sa flèche, coutume qui nous apprendrons fut initiée par notre hôte de Valdivia chez qui nous passerons 3 semaines, et où il nous a demandé de créer le même système

Finalement, nous sommes certes au plus au Sud du monde, mais bien moins proche du pôle Sud qu’on ne pourrait l’être du pôle Nord : l’équivalent au Nord de Punta Arenas (lat. -53), c’est tout juste Dublin ! (lat. +53). Néanmoins ici pas de Golf Stream pour réchauffer le climat, et les glaciers et Icebergs que nous verrons dans la mer de Puerto Natales (lat. -51) seraient foisons sur la Tamise à Londres (lat. +51) sans ce bon petit courant chaud.

L’été Austral – Austral mais pas très estival

Nous avons décidé de foncer tout de suite au sud car en janvier, c’est l’été austral, et donc la seule saison où la Terre de Feu et le sud de la Patagonie sont accessibles facilement.

Bien nous en a pris car, dès l’arrivée à Punta Arenas, nous avons été saisis par le froid ! Tout le monde est en anorak, c’est le plein été. J’écris d’ailleurs ces mots bien frigorifié, au fond de mon sac de couchage, avec polaire et bonnet, dans un camping de montagne de El Chalten, situé pourtant à peine à 500m d’altitude.

Ce fut donc pour nous l’occasion de renouer avec les maisons avec poêle et les couvertures empilées. Notre cabaña, comme toutes les constructions de la région étant en tôle. Résistant aux vents et à la pluie, mais si peu isolant…

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note petite maison bien chauffée

Ville portuaire majeure du détroit de Magellan

Habitués des pueblitos mexicains et étant donné la difficulté d’accès, nous nous attendions à un tout petit village. Punta Arenas est en fait une ville développée et nous avons même eu plaisir à retrouver des constructions et commerces modernes, propres et rangés !

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les maisons ont même des nains de jardins
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pour rester connecté au monde

La ville bénéficie certes du tourisme mais on sent que le commerce y est développé, en tant que port de pêche et point de passage pour les bateaux passants par le détroit de Magellan.

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porte du détroit de Magellan depuis 500 ans

Les activités de découvertes sont nombreuses : point de départ pour l’Antarctique (nous irons quand nous serons grands… quand il n’y aura que 2 billets à prendre et non 5), pour aller à Port William ou simplement naviguer quelques jours dans les fjords (complet en saison haute), départ pour les parcs nationaux de Patagonie, pour la grande ile de Terre de feu, accès aux colonies de manchots, et … visite du cimetière !

Le cimetière

Nous savions de plusieurs sources qu’une des activités principales à Punta Arenas était la visite du cimetière. Je n’avais pas voulu y croire, mais le guide, très sensé, de l’office de tourisme nous l’a confirmé. En effet s’il ne mérite pas de voyager au bout de Chili à lui tout seul, nous avons apprécié de nous y promener.

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mausolées de l’entrée

Dénotant catégoriquement de la ville et ses maisons en tôle, le cimetière héberge de grands mosolés de pierre et de marbre, majestueux, entourés de grands arbres s’épanouissant parfaitement sur ces terres. Les tuyas sont nombreux, tantôt taillés en de longues allées, tantôt libérés et s’élançant de toutes leurs branches vers les cieux.

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tout le cimetière est quadrillé par des longues allées d’arbres taillés
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les mêmes arbres, à demi taillés
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les mêmes, non taillés

La colonie de manchots de Magellan

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par naturel : une île strictement préservée uniquement pour les manchots

Un peu plus exotique, nous sommes partis en excursion sur l’île Magdalena, à la rencontre de la plus grande colonie de manchots de ce type (13 000 environ). Une mini croisière de 2x2H pendant laquelle nous avons pu voir quelques dauphins, et ressentir les courants contradictoires des 2 océans se rencontrant.

L’île est préservée et réservée aux manchots, seuls 2 bateaux par jour, pendant 1H viennent sur l’île, et avec des règles strictes : un petit sentier sur 1/4 de l’île, interdiction de dépasser, même le bras, des cordes de sécurité, si un manchot fait mine de vouloir traverser, s’arrêter et lui laisser la priorité.

C’est une réussite car les manchots sont très à l’aise et ne sont presque pas dérangés pendant notre visite. La colonie est vraiment nombreuse, et lorsque nous sommes venus, chaque famille ses 2 ‘bébés’, de 7 semaines, signe que tout va pour le mieux, car habituellement, les manchots ont bien 2 bébés, mais il favorisent nettement le 1er né, et le second ne tient que si toutes les conditions favorables sont réunies.

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les 2 ‘petits’ de chaque côté du parent qui semble plus petit car moins duveteux

Les manchots de Magellan sont très famille, et les parents jouent le même rôle dans, mis à part les seulement 2 jours de ‘gestation’ de l’oeuf, les tâches sont aléatoirement réparties entre le père et la mère : garde des enfants, pèche, prearation (prémachage) de la nourriture, …

Nous avons pu assister à un repas de deux ‘petits’ sur le dos de leur p.mère se chamaillant pour récupérer la béquée, alors que les ados sont déjà de taille adulte !

D’ailleurs quelques jours après notre visite, ils seraient officiellement à maturité, pour s’initier à la nage et d’ici quelques semaines, partir hiverner dans le Nord, en nageant jusqu’au Pérou, quelques milliers de kilomètres de là, puis revenir au printemps sur leur île, et ceci pendant 25 ans.

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tel une plaine de chiens de prairie…
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le phare de l’île, seule construction

Petite note pour finir, on dit bien manchot et non pingouin car nous sommes dans l’hémisphère Sud. Savoir, et appliquer cela peut vous éviter de vous faire chahuter par un proche tatillon, par contre d’autres vous ferons la remarque inverse. Le plus simple étant de ne pas parler français, car pas plus en anglais qu’en espagnol il n’y a de différence entre pingouin et manchot, ce sont des pinguinos dans les deux cas.

Un Deuxième passage pour repartir

Punta Arenas fut notre point de départ de notre boucle en Patagonie, nous y sommes revenus, avec plaisir, pour boucler cette boucle avant de repartir plus au Nord. Ce fut l’occasion d’une nuit de camping en bord de Détroit bien sympatique bien que frisquette, d’une randonnée à partir de la station de ski de la ville, et d’une petite baignade pour marquer le coup dans le Détroit de Magellan.

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meme pas peur du froid
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intérêt à bien taper des pieds pour qu’ils ne gèlent pas !

One comment

  1. Merci pour ce beau “reportage” ! Quel plaisir de vous voir souriants malgré des conditions atmosphériques peu propices ! Ces découvertes sont tellement passionnantes .
    Bravo les enfants ! Que de beaux souvenirs vous emmagasinez !
    Nous vous embrassons très affectueusement . Vous nous manquez , mais nous nous réjouissons pour vous tous .
    Paul et Christiane

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