Un parcours à 2H au sud de Mérida pour joindre quelques villes antiques Maya, chacunes à 10km l’une de l’autre. Ce fut, en 2 fois (notre première expédition, puis pas loin de la dernière depuis Mérida) de superbes moments de découverte.
Uxmal
Uxmal, un site grandiose (‘notre’ première pyramide qui plus est), au milieu de la jungle, comme il se doit, a ceci de particulier qu’il est très bien conservé dans sa totalité. Toutes les parties de la ville sortent de terre et nous peignent le portrait de la vie telle qu’elle fut ici il y a 1000 ans.
Nous avions pris un guide pour l’occasion. Ce fut une bonne idée pour cette première visite qui nous a donnée les clefs pour toutes les suivantes en autonomie.
Pyramide
L’entrée du site se fait face à une immense pyramide, que malheureusement (‘lamentablemente’ diraient les mexicains), nous ne pouvons gravir.
En se tenant face à la pyramide, nous avons une excellente acoustique, grâce aux escaliers à 45° qui réfléchissent les sons, transformant les applaudissements en bruitages de sabre laser.
A savoir que les pyramides, contrairement à leurs cousines (bien plus agées) égyptiennes, étaient pleines : un grand amas de roche, recouvert uniquement en surface d’une structure, avec parfois la partie haute présentant des pièces. On peut voir sur cette pyramide un trou façonné au 2/3 de la hauteur, dans les escaliers. Se sont les archéologues qui l’ont pratiqué au début du 20ème pour vérifier si cette pyramide ne faisait pas exception (certaines, rares, recèlent des secrets…).
Université
Derrière la pyramide, on arrive directement dans une immense cour. C’est cette cour qui fait la spécificité d’Uxmal car elle est totalement conservée. Il s’agit d’habitations utilisées par les personnes aisées et les étudiants. Uxmal était en effet une très grande ville universitaire.
Jeu de la pelote
J’ai déjà eu l’occasion dans d’autres postes de parler du jeu de la pelote, mais c’est ici que nous avons découvert un terrain pour la première fois, entièrement conservé. On peut (en zoomant) apercevoir les anneaux où devaient être envoyés les grosses balles de cuir, sans faire usage des mains. Les autres terrains que nous avons pu voir n’avaient pas ce surplomb en légère pente.
Appartements des rois
Après avoir traversé le jeu de la pelote, nous nous sommes rendus sur une partie plus haute, croisant d’autres constructions plus mineures.
Sur chaque site maya majeur, la pyramide est un lieu de sacrement et les habitations des rois locaux sont sur des collines ou hauts bâtiments donnant vue sur ces pyramides.
Royalement disymétrique
La construction du site, comme tous les sites mayas semble suivre un pattern bien défini, bien réglé, mais… rien n’est aligné. Pas même les murs avant et arrière d’un même bâtiment ! Notre guide nous a expliqué longuement l’expertise de ses ancêtres en architecture, avec des plans en effet millimétrés, et un alignement de chaque bâtiment sur une étoile différente.
Jugés en par vous même.
Le résultat n’est pas très esthétique avec nos références, mais c’est peut-être quelque chose qu’ils recherchaient justement ?
Les Mayas adulaient en effet le diforme. Ils se mutilaient ou plus précisément mutilaient leur bébés pour qu’ils répondent au canon difforme de beauté : carcan de bois de plus en plus serré pour aplatir le front, cheveux frontaux brûlés pour agrandir le front, cicatrices sur les joues volontaires… rien de plus beau qu’un borgne.
Bref, le plan des site maya n’est finalement pas si dissonant à comparer de ce qu’ils exigeaient pour eux même.
La Ruta Puuc
Uxmal étant le grand site de la région, en revenant 3 mois plus tard visiter la suite de la fameuse ‘ruta Puuc’, nous comptions faire des promenades dans la jungle agrémentées de sites archéologiques mineurs, mais nous fûmes très heureusement surpris. Uxmal n’avait pas du tout absorbé toute la population Maya. Les villes à 10 km étaient elles aussi très développées, avec de grandes constructions : pyramides, observatoires, temples… à plus de 10 mètres de haut, et couvrant une très grande superficie.
Pour cela déjà se fut très instructif. 5 sites ont été découverts et partiellement restaurés, tous à quelques kilomètres les un des autres. On se plaît donc à imaginer les centaines d’autres qui devaient émailler le Yucatan, et dont les vestiges restent encore à découvrir, couvert par la jungle continue.
Nous avons pu profiter de 3 d’entre eux.
Kabah
Sayil
10 km plus loin, on s’arrête à Sayil, là encore un site sur un (très) grand terrain (nous n’avons pas eu le temps de tout visiter). Le bâtiment principal y est différent : plus droit, et surtout fait de plusieurs étages.
Labna
dernière visite, il fallait se presser avant la nuit, et pire encore, avant l’orage qui menaçait (le retour de nuit dans 20cm d’eau pendant 2H30 sous une pluie torrentielle fut d’ailleurs épique)
bref, de très belles découvertes, et dans une atmosphère très agréable, au milieu de la jungle.